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Déjà 50 ans de Prêtrise – Témoignage du P. Francis Athimon

Déjà 50 ans de Prêtrise. Le Père Aubin me demande de donner ce qui ressort de la vie de mes cinquante années comme Prêtre et Missionnaire en Afrique. Je dirai qu’il y a eu des chances qui m’ont été données. Je vais en énumérer quelques-unes qui jalonnent mon itinéraire de prêtre pour le service de la Mission (Ad Extra) :

 

Chance de faire mes études de Grand Séminaire pour me préparer à cette vocation pendant les années du Concile Vatican II. Il consacrait l’immense ouverture de l’Église au monde de ce temps. Et en même temps le Pape Paul VI faisait les voyages retentissants en Israël au pays de la Bible, de Jésus et aussi à l’ONU à Washington. Longtemps j’ai eu cette photo de magazine de Paul VI faisant son discours aux 150 ou plus, .représentants des Nations.

 

Chance d’avoir côtoyé des prêtres différents auprès desquels j’ai essayé de comprendre qu’est-ce que c’est qu’être prêtre sur le terrain. Car ce n’est pas facile d’endosser et de se mettre dans la peau de ce rôle, de cette fonction. J’avais l’impression d’ignorer beaucoup de savoir-faire et en les observant de près de capter, de voler les secrets de leur efficience. Parmi eux il y avait l’inconditionnel de l’Action Catholique à la française et l’inconditionnel de la liturgie, de la spiritualité fondée théologiquement. Paradoxes, diversités !

 

Chance encore de vivre à l’époque de la radio, du transistor minuscule. J’aime écouter les diverses émissions où sont débattus ou exposés toutes sortes de sujets, surtout quand je fais la sieste. Quand je suis un peu saturé de commentaires bibliques pour préparer les homélies, car le prêtre c’est un homme qui parle souvent à du public, il faut faire attention à ce que je dis, saturé de prières : le bréviaire, d’offices liturgiques : les enterrements, les messes, les mariages, toutes choses qui, même en Afrique demande beaucoup d’application, trouver une parole qui touche, eh bien l’écoute de la radio, quand je tombe sur une émission qui m’intéresse, je trouve que c’est un merveilleux instrument de compréhension du monde tel qu’il est. Avec un critère de jugement que j’ai entendu quelque part : « la radio ne nous a pas rendu plus bête, elle a permis à la bêtise de se faire plus sonore !»

Chance d’avoir rencontré d’autres populations, d’autres personnes, d’autres pays et paysages, d’autres cultures, d’autres manières de vivre, et de les considérer avec respect, essayant d’en capter quelques fondements en recueillant des perles comme des contes, des devinettes, des proverbes, des anecdotes de vie quotidienne. Comme ce proverbe bel exemple de « captatio benevolentiae » c’est-à-dire séduire d’emblée son auditoire : « quand un oiseau arrive nouvellement dans un arbre, il ne se met pas à chanter tout de suite. » A rapprocher de ce que les vieux missionnaires ne manquaient pas de nous dire à nous les jeunes missionnaires osant faire des critiques sur la manière dont la mission était menée : « Tu sens encore la fumée du bateau (mon premier voyage pour aller à Cotonou au Dahomey à l’époque c’est fait en bateau :12 jours) et tu veux nous faire la leçon ? »

 

Chance aussi à une époque difficile de ma vie, d’avoir rencontré le Bon Samaritain en la personne d’un Evêque qui m’a accueilli dans son Diocèse. Et un soir, dans une réunion de jeunes, en plein air, il a posé longuement sa main sur mon épaule, derrière moi, sans rien me dire, mais me manifestant par là qu’il me faisait confiance. Car tout n’est pas rose dans la vied’un prêtre missionnaire. Ayant été mis à part depuis la prime jeunesse à cause de la formation à recevoir, la solitude devient la compagne de vie, faute d’en avoir une autre, et cela nous éloigne des autres gens à mon avis.

 

Chance d’avoir vécu l’Aventure avec un grand A sur cette terre d’Afrique en parcourant des territoires immenses : Avec deux autres confrères s’occuper d’une paroisse de 75000 kilomètres carrés, l’équivalent de 10 département français, pleins encore à l’époque d’animaux sauvages, éléphants, antilopes, buffles, même des lions une fois. Des guerres aussi : les balles perdues, et un soir, un bombardement d’orgue de Staline où les roquettes tombent tout autour de l’église et du quartier. Chance qu’une a coupé net la ligne à haute tension qui passait là et alimentait toute la ville de Bangui en électricité et particulièrement la résidence et les bureaux du Président. Du même coup tout s’est arrêté. Dans ces violences j’étais comme inconscient du danger et en même temps avec la forte conviction que si j’avais choisi une communauté de destin avec le peuple que je servais, je n’allais pas m’enfuir au premier coup d’escopette. Arrivera ce qui arrivera. De tels événements m’ont fait beaucoup approfondir ma Foi dans le Seigneur. Cette union à Dieu qui est si difficile en temps ordinaire, devient l’abandon de l’enfant entre les mains de son Père. Quand tout explose la Transcendance s’impose. Et le mystère d’être prêtre un peu difficile à se représenter pour moi, devient une nécessité qui ne demande pas tant d’explications sauf celui d’être là et d’assurer son service.

 

Voilà, je m’arrête là. Je pourrais ajouter tant de choses.

Mais l’aventure continue. Ne pas me reposer sur mes lauriers, si j’en ai.

 

A plus.

 

Francis Athimon

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